Le 22 janvier 2016, ls responsables syndicaux du groupe Thales écrivent à Monsieur Tournadre et Pïerre Groisy, DRH Thales.
Messieurs,
En novembre dernier, vous nous avez conviés à ouvrir une négociation portant sur un ensemble de mesures regroupées depuis sous le titre « projet d’accord groupe sur l’évolution de la croissance et de l’emploi ».
Le 2 décembre, nos organisations syndicales, représentatives au niveau du Groupe Thales, vous déposaient la pétition signée par plusieurs milliers de salariés du groupe relative à la politique salariale 2016 et l’accompagnaient d’une déclaration commune.
Par celle-ci, nous vous faisions savoir que la négociation groupe citée ci-dessus n’était pour nous envisageable qu’à l’issue des négociations de sociétés portant sur la politique de rémunération.
Aujourd’hui, les NAO n’ont pas débuté dans toutes les sociétés. Là où les directions ont affiché une première proposition, elle ne correspond pas du tout aux attentes légitimes des salariés compte tenu des résultats 2015, certes non encore officiels maïs largement sécurisés. Prises de commandes supérieures à 18 Mds €; Chiffre d’affaire et REX record ; … sont le résultat du travail, de l’investissement personnel et collectif des salariés dans leur entreprise, qui attendent en retour :
– Une réelle reconnaissance des qualifications, compétences et engagement.
– Une politique salariale cohérente et compréhensible.
– Un partage et une redistribution équitable des richesses.
Une politique salariale juste et équitable est le premier facteur de cohésion sociale, donc d’efficacité économique pour le Groupe. Nous en sommes loin à ce jour, d’autant que les directions ne respectent pas vos engagements (lettre de cadrage Groupe « politique salariale 2016 »). Les salariés attendent une politique salariale respectueuse de leur travail, de leurs efforts.
Concernant le « projet d’accord groupe sur l’évolution de la croissance et de remploi », les discussions ne pourront être poursuivies qu’à la condition d’avoir reçu préalablement les réponses aux questions que nous vous avons formulées à diverses reprises.
En effet, compte tenu des thèmes que vous y apportez, dont certains touchent au cœur du « pacte social » du Groupe, cette négociation ne peut être raisonnablement et sérieusement abordée sans qu’initialement soient clarifiés, précisés et discutés, paritairement, les enjeux économiques et sociaux du Groupes et de ses sociétés, à moyen terme, notamment au regard de la politique d’emploi.
Parallèlement, nous vous rappelons que nos quatre organisations syndicales affirment que le contenu de l’accord d’anticipation signé en 2006 et renouvelé en 2013 contient déjà beaucoup d’éléments permettant d’adapter par anticipation l’emploi et les compétences aux besoins de l’activité. Il convient donc de mettre rapidement en œuvre l’article 1-1 du chapitre 1 de notre accord à l’alinéa suivant, qui dit :
« La commission est en charge de veiller à l’affectivité de l’application du présent accord et procède périodiquement à l’évaluation de son déploiement, en décidant paritairement du contenu et du champ d’une mission d’audit. Cette mission sera réalisée en deux temps: tout d’abord, après 12 mois de mise en œuvre de l’accord, puis au terme d’une période de 36 mois permettant de réaliser un bilan. »
En conséquence, la réunion initialement prévue lundi 25 janvier, ainsi que celles programmées ultérieurement, n’ont plus lieu d’être. Nous conviendrons ensemble d’un nouveau calendrier dès lors que les conditions requises de notre point de vue seront remplies.
Enfin, nous affirmons ici que toute remise en cause des règles conventionnelles portant sur le temps de travail ou tendant à contourner ou dévitaliser les accords 35 heures, recevrait de notre part une fin de non-recevoir.
En attente d’une réponse apte à créer les conditions d’un dialogue social constructif, veuillez croire, Messieurs les Directeurs, en notre volonté forte et intacte de maintenir un dialogue social ouvert et en l’assurance de notre détermination syndicale commune.
Didier GLADIEU (CFDT), José CALZADO (CFE-CGC), Laurent TROMBINI (CGT) et Véronique MICHAUT (CFTC).
Copie : P. Caine, Président Directeur Général de Thales