Le secrétaire du Comité d’Entreprise Européen (CEE) nous informe qu’en raison d’un déplacement urgent en Australie, Patrice Caine ne pourra pas intervenir à la réunion plénière du 22 juin.
Le projet Apollo, qui consiste à créer un service partagé entre 13 pays européens de Thales (tous sauf France, UK et Allemagne) pour du traitement de factures Achats, est annoncé au comité.
Ce service qui concernerait environ 50 postes de travail sera localisé au Portugal.
Les représentants de divers pays concernés (tous ne sont pas représentés au CEE) expriment leurs inquiétudes, car si le projet touche a priori peu de salariés dans chaque pays, son contour n’est pas très clair, et laisse craindre une extension ultérieure. Il a été dit en bureau du CEE qu’il ne donnerait pas lieu à des licenciements, mais certains pays n’ont pas confiance et demandent que cet engagement soit acté au compte-rendu de la réunion du CEE. Demande est faite d’avoir le détail des postes concernés par ces transferts.
Certains représentants souhaitent que des contacts soient pris avec les salariés des pays non représentés au CEE, mais le secrétaire objecte que c’est difficile puisqu’en général ces pays Thales n’ont pas d’organisation syndicale affiliée à IndustriAll.
Des représentants expriment leur frustration du fait de l’absence de compte-rendu de réunions du bureau, qui ne réunit qu’une minorité de pays, et souhaitent donc un meilleur partage de l’information plus complète dont disposent les membres du bureau (NdR : la CFTC tenue à l’écart du bureau ne peut qu’approuver cette demande).
On nous annonce la fermeture du site de Basingstoke (Thales Missile Electronics) en UK. Cette activité sera transférée pour l’essentiel à Reading, site assez éloigné de Basingstoke, en février 2017. Mais l’activité Production de Basingstoke (qui concerne 80 salariés) sera elle transférée à Glasgow, à 700 km… de plus cette opération s’accompagne de 15 suppressions d’emplois. Les négociations d’accompagnement sont en cours, les représentants espèrent obtenir des conditions acceptables pour les salariés. Il y a donc clairement un risque de licenciements pour ce site, dont le nombre n’est pas connu pour l’instant. Le site de Reading accueillera aussi les salariés du siège de Thales UK actuellement à Londres/Weybridge. Il semble qu’il soit prévu moins de postes de travail que de salariés, selon un concept de « smart working « qui considère qu’il y a moins de salariés présents au bureau, que le « work from home » se développe, du fait aussi des transferts de site et des difficultés de circulation, et que le partage de bureau est adéquat (comme à Hengelo aux Pays-Bas).
Une question est soulevée : quelle stratégie cyber à SIX, qu’en est-il du déploiement international de cette activité, quel rôle pour le centre européen décidé aux Pays-Bas ?
Espagne : les élections de fin mai ont donné de bons résultats pour le syndicat qui est représenté au CEE ; il y a un contentieux avec la direction, y compris une action en justice. Le litige porte sur une notice destinée à informer le personnel sur les « avantages » (de l’anglais « benefits ») consentis au personnel, une formulation est contestée par les représentants des salariés car présentant des risques mais la direction refuse de la modifier. Le dialogue social reste de qualité médiocre dans ce pays, où il y a eu en 2015 des licenciements importants, suivis d’embauches sans que les représentants du personnel n’aient été écoutés.
Les représentants italiens s’interrogent sur l’évolution de Thales : vers quel modèle d’entreprise ?
La session thématique a été consacrée d’une part à une présentation de l’activité aéronautique dans le monde, d’autre part à la responsabilité sociale et environnementale (RSE) des entreprises.
Présentation de l’activité aéronautque par un expert du cabinet conseil ID Aero.
Nous n’en rendons pas compte ici, mais on peut en retenir que le secteur connait depuis des années une croissance soutenue, que l’histoire montre que c’est une activité cyclique, et que des signes de ralentissements commencent à se faire sentir. Toutefois au vu des volumes de carnets de commandes qui sont à un plus haut historique, et du fait du développement prévisible dans les prochaines décennies du transport aérien dans les pays émergents, il n’y a pas d’inquiétude majeure sur le long terme pour l’industrie dans son ensemble ; par contre des pays comme la Chine et l’Inde vont devenir des concurrents sérieux à l’avenir.
RSE présentée par le cabinet Syndex
Elle a maintenant un cadre juridique, en France et au plan international, en particulier la commission européenne a publié une directive en 2011. Elle est en principe entrée dans le champ du dialogue social, bien que ce soit encore assez peu effectif. Le cabinet Syndex observe à ce sujet que le rapport RSE annuel publié par Thales ne mentionne pas les organisations syndicales, ce qui n’est pas en conformité avec l’esprit des textes réglementaires actuels.
2016 par Pascal Bouchiat
Nous ne revenons pas sur les chiffres amplement publiés par le Groupe, si ce n’est pour rappeler que les prises de commandes 2015 ont été à un niveau exceptionnellement bon, que le chiffre d’affaire 2015 marque le retour de la croissance organique que le groupe n’avait plus connue depuis de nombreuses années, et ceci devrait se poursuivre d’ici 2018 compte tenu du carnet de commandes.
Les faits marquants depuis début 2016 sont : l’acquisition de VORMETRIC aux USA dans le domaine cyber-sécurité, le gain du contrat IFE avec Singapore Airlines, la réussite du lancement d’EXOMARS, DCNS retenu par l’Australie pour son nouveau programme de sous-marins, ce qui ne manquera pas d’avoir aussi des retombées directes pour Thales. Les perspectives de prises de commandes, hors contrat exceptionnel, se situent au niveau de celles de 2014.
P. Bouchiat a rappelé qu’un enjeu majeur est le redressement de l’activité Transports qui a fait des pertes en 2015, les bons résultats du groupe sont d’autant plus significatifs.
Il a aussi rappelé que le groupe maintient l’investissement en R&D et en frais commerciaux, et continue de réduire les frais de structure. A une question posée sur les gains espérés du projet Apollo, il est répondu qu’il n’y a pas de chiffre défini à ce sujet, que ce qui est recherché est une meilleure efficacité par l’adoption de processus standardisés.
En conclusion, le groupe a maintenant des perspectives de croissance solides, atteint un niveau de rentabilité comparable à ses pairs, et a acquis la confiance des marchés qui s’est traduite par une hausse très importante du cours de l’action.